L’Atelier du Peintre compte parmi les meilleurs restaurants gastronomiques de Colmar et son site montre des plats marqués par une esthétique très alléchante. Une bonne raison pour moi d’aller manger dans ce restaurant qui vient de recevoir sa première étoile Michelin.
La carte des mets du restaurant l’Atelier du Peintre à Colmar est réduite avec quatre à cinq propositions par secteur. Outre un menu de midi qui fait saliver pour environ 20 euros, deux menus à 37 et 55 euros sont offerts le soir. Nous choisissons ce dernier qui débute avec beaucoup de fraîcheur par des huîtres en gelée associées à une rémoulade. Le turbot qui suit est à la fois tendre et croquant, surmontée de lamelles de truffes très aromatiques. Le mode tendresse se poursuit avec un filet de cannette rosé posé sur un lit de choux. Chacun des accompagnements exprime également ses saveurs de manière agréable en complément avec la canette, avec une petite mention pour les girolles. Je trouve un bon équilibre entre crémeux et salé dans la panacotta au chèvre, bien relevée par les oignons. Je suis un peu moins convaincu par le granité qui s’il est intéressant par le croustillant qu’il apporte a cependant le défaut de « tuer » les saveurs avec sa froide agressivité en bouche. A noter que l’on peut aussi choisir une classique assiette de fromage à cette étape. Petite interrogation sur la pêche qui ne semble que partiellement pochée ou pas encore à maturité. Les petits dés offrent dans les étages supérieurs un aspect un peu dur, acide et sans saveur. Cela change heureusement lorsqu’on arrive au bas du montage et qu’on retrouve le goût du fruit. Rien à redire sur l’excellent sorbet verveine. Petite mention spéciale aussi pour des mignardises avec notamment des macarons à l’abricot très réussis.
La carte des vins restaurant l’Atelier du Peintre de Colmar survole toute la production française, mais avec de manière surprenante une place limitée pour l’Alsace qui n’occupe qu’une page alors que la Bourgogne a le droit à deux. Une quinzaine de vins au verre permettent de varier les choix en fonctions des plats ou des goûts personnels. Je pensais d’abord commander deux demi-bouteilles (du riesling pour les entrées et un bordeaux rouge pour la canette) avant que je n’arrive à faire dire au maître d’hôtel que le menu est conçu autour du riesling. Nous bûmes donc un riesling aux parfums minéraux et de mirabelles. En bouche, il offre des sensations de gras et une belle longueur. Pour le dessert, nous commandons un gewurztraminer aux arômes de coing et de rose blanche. La bouche est grasse avec une finale moyenne.
Repas :
* Huîtres en gelée d’eau de mer, crème d’échalote, rémoulade de concombre à la framboise et anguille fumée
* Pavé de turbot grillé, mousseline d’amande et mousserons au jus d’oignon doux, râpé de truffe d’été
* Filet de canette rôtie, girolles au lard et confit de melon, jus au vin de xérès
* Panacotta au chèvre, confiture d’oignon au miel et thym, granité tomate
* Pêche pochée, voluptueux mascarpone et citronnelle, sorbet verveine
Boisson :
* 2 verres Crémant Rosé Château d’Isenbourg
* Riesling Le Dragon Josmeyer 2007
* 2 verres Gewurztraminer Domaine Wolff-Dresch 2009
Service : professionnel, attentif, souriant et sympathique en général avec un gros bémol. Toutes les commandes du restaurant devaient passer ce soir-là par un seul maître d’hôtel qui m’a semblé un peu (trop?) surchargé. Lorsque je lui ai demandé son avis sur mon choix de vins, il a fallu 3-4 questions avec des réponses « défensives » qui ne semblent pas très positives pour le client (« ce serait mon dernier choix », « je ne vous ai rien dit parce que vous ne m’avez rien demandé ») avant qu’il ne m’explique le concept du chef et me conseille le riesling. Nous tombons alors d’accord sur une bouteille riesling grand cru Orsterberg 2008. Il nous apporte une première bouteille dans un seau, puis la reprend pour nous en apporter une autre. Lorsqu’il la présente, je lui fais remarque que ce n’est pas celle que nous avions commandée, mais il se contente de me corriger parce que j’ai dit « premier cru » au lieu de « grand cru » et m’assure que la bouteille qu’il débouche est bien la bouteille que nous avons commandée et un grand cru, alors que ce n’est pas le cas. Comme le vin plaît à ma vis-à-vis, je m’écrase, mais j’ai quand même l’idée d’aller ensuite vérifier sur une carte pour lui faire remarquer son erreur à son prochain passage. A ce moment il s’excuse et propose de changer la bouteille, mais nous la conservons. Le ton devient encore un peu plus conciliant lorsqu’il s’aperçoit que je prends des notes sur le repas dans mon calepin et qu’il s’inquiète sur mes impressions ;o) Au moment de l’addition, il nous annoncera qu’il nous a offert les cafés, mais la sensation de malaise subsiste.
Prix : 190 euros pour deux
En conclusion : L’Atelier du Peintre a tenu ses promesses en offrant un très beau voyage gastronomique où la bonté et la beauté sont toutes les deux à l’honneur dans les différents plats dégustés. Pour ceux qui souffriraient d’une « overdose » d’Alsace, la carte des vins permet de belles variations. A part mes petits démêlés personnels avec le maître d’hôtel, je tiens à souligner la bonne qualité des autres personnes du service.
Adresse : Atelier du Peintre, rue Schongauer 1, 68000 Colmar, France
Téléphone : 03 89 29 51 57
Horaire : fermé dimanche et lundi toute la journée, le mardi à midi
Temps : un mardi soir de début juillet 2011; restaurant rempli à 90%
Situation : au milieu du vieux Colmar; parking vers la Collégiale Saint-Martin ou au début du Boulevard du Champ de Mars (2 minutes à pied) si vous voulez éviter de vous engager dans la vieille ville
Site Internet : http://www.atelier-peintre.fr/
Dans les environs :
* La Palette, Wettolsheim, France
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