C’est avec un certain plaisir que je retrouvais par une belle journée la terrasse du restaurant le Café du Beau-Rivage à Lausanne. Malheureusement, ce repas au Beau-Rivage Palace n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Et de loin.
Voici donc le récit d’une table que je vous recommande d’éviter, à moins que vous ne choisissiez vos restaurants juste pour être vu.
Commençons par la nourriture. Mention honnête pour l’entrée à base d’asperge, même si le pluriel de l’intitulé semble être à peine justifié par la présence de deux pointes et peut-être seul le cuisinier les a vues grosses. Le savoureux sabayon citronné évitait à ce plat d’être juste banal.
Quant à la déclinaison d’agneau, que le serveur stagiaire de service a omis de décliner, j’ai trouvé ce plat honnête. Là aussi, la sauce sauvait le moment pour l’amateur que je suis. Même si le pain version 2025 était bien loin de la jolie miche croustillante servie en 2014. Quand tu commences à faire des économies sur le pain…
Du côté des vins, une belle série de bouteilles vues à l’entrée de la terrasse du restaurant Café Beau-Rivage laissait aussi entrevoir la promesse d’un bon moment. Une offre bien présentée par un sommelier compétent, îlot de normalité dans un service majoritairement ridicule. Après avoir testé par curiosité un Chasselas sans alcool qui n’était pas du tout à mon goût, je suis revenu vers quelque chose de plus classique.
J’ai aimé la jolie minéralité du Chasselas La Perle du Domaine Blondel avec l’asperge. La Syrah valaisanne qui accompagnait l’agneau offrait de jolies nuances de cerises noires. Mais c’est un véritable scandale de servir ce vin tarifé à 27 francs dans un verre épais et banal qu’on imaginerait avoir trouvé il y a 20 ans à la Croix-Fédérale de Goumoens-le-Jux pour un déci de Goron.
Indignation encore plus forte pour l’amateur de vin que je suis lorsque j’aperçois à cinq mètres de sa table de jolis verres tulipe sur la terrasse du restaurant japonais Kaigan voisin. Ce dernier a cependant une gestion différente, moins centrée sur le contrôle des coûts.
Repas :
* Tarama et gougère (amuse-bouche)
* Grosses asperges vertes du Valais, œuf fermier bio de Laurent Chaubert, sabayon au miso suisse
* Déclinaison d’agneau des Alpes suisses, artichauts poivrade à la marjolaine. jus d’agneau à l’huile d’argan, agnolotti del plin
Boisson :
* un verre Epesses 2023 Chasselas, La Perle, Domaine Blondel
* un verre Syrah Rouge d’Y 2022, Cave La Rodeline
Service : mixte entre quelques très rares (trois?) professionnels et d’autres intervenants du niveau stagiaire débutant. Ces derniers avaient en outre la tendance ennuyante à se trouver une activité comme remplir mon verre d’eau à chaque fois que j’en buvais une gorgée.
Prix : 147 francs pour une personne
En conclusion : L’avantage d’avoir un blog est que l’on ne se réfère pas à de vagues souvenirs, mais à des notes et images précises de mon repas de 2012. On ne va pas dans un palace pour économiser de l’argent, mais on s’attend au moins à une qualité d’offre et de service qui justifie ses prix. Ce jeudi midi, ces deux éléments n’étaient de loin pas à la hauteur de la facture finale.
En une décennie, ce restaurant est passé d’une table de palace plaisante à un lieu qui semble uniquement viser la limitation des coûts, même si cela se fait au détriment de l’expérience client comme au niveau du vin. Je ne peux que vous recommander de l’éviter.
Pour les amateurs de cuisine bistronomique créative, les restaurants Jacques ou le Café Le Tramway vous offriront une cuisine savoureuse et d’excellents vins pour beaucoup moins cher. Pour ceux qui recherchent un certain standing, je garde un bien meilleur souvenir de mon passage à la Brasserie du Grand-Chêne l’an dernier (et mon porte-monnaie aussi).
Visite : un jeudi midi de mai 2025
Adresse : Café Beau Rivage , Beau Rivage Palace, Place du Port 17-19, 1006 Lausanne
Téléphone : 021 613 33 30
Horaires : ouvert 7/7
Site Internet : https://www.brp.ch/
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